Douce imposture de Noël, chap. 25
Sniff, c’est le dernier chapitre de ce calendrier de l’avent. J’espère que ça vous a plu et que vous avez pu vous faire une idée du livre. Si vous voulez l’acheter, il est disponible en version papier sur Amazon et en version électronique kindle ou epub un peu partout, en suivant ce lien. (Vous avez pensé à le demander au père Noël ?) 🙂
En tout cas, je vous souhaite un joyeux Noël et une fin d’année lumineuse, joyeuse, et en bonne santé. A bientôt !
VANESSA
VICTOR : Ça va ? Tu es partie bien vite. Nous avons réussi à te traumatiser ?
VANESSA : Pas du tout. Je t’avais dit que je n’aurais qu’une heure ce matin, pas plus.
VICTOR : J’ai l’impression que tu n’es pas restée une heure. Ça a été beaucoup trop court.
Tout en échangeant ces messages, j’aimerais presque penser qu’il flirte avec moi, mais je dois me calmer. Ce sont là uniquement des paroles bienveillantes adressées à la présence amicale dans sa vie. Je viens de me garer dans la cour de la ferme et Mia ouvre la porte de la cuisine au moment où je range mon téléphone dans mon sac.
— C’est pas trop tôt ! s’écrie-t-elle quand je m’extrais de la voiture. Ils ont apprécié leurs cadeaux ?
Elle est peut-être revêche, mais elle porte à présent le pull mauve et orange que j’ai tricoté pour elle, et elle l’a assorti de grandes créoles dorées. C’est un look qui la rajeunit de vingt ans. Je suis obligée de lui pardonner, de lui sourire.
— Ça te va bien, ce style, dis-je.
— J’ai eu du mal à assumer ! se plaint-elle.
— Pourquoi ? Tu es belle, solide et gracieuse. Tu peux assumer ce qui te chante.
Mon compliment semble la décontenancer. Il s’écoule quelques secondes avant qu’elle murmure un « merci » du bout des lèvres.
— Toi aussi, ajoute-t-elle. Tu es forte et gracieuse. Comme ta…
Elle allait dire « comme ta mère », ou pire encore « comme ta mère l’était », mais elle se rattrape juste à temps. On ne peut pas dire, aujourd’hui, que ma mère soit forte, solide, ou lui attribuer aucune qualité de ce genre. Sur une impulsion, je glisse :
— Comme toi ?
Je lui souris, fermement décidée à nous empêcher de sombrer dans la déprime de Noël, aussi longtemps que je le pourrai. Je vois que Mia n’en est pas encore à accepter un tel lien entre nous, mais elle reste là, en face de moi, quelques instants, avant de détourner le regard, et je pense que peut-être, tout n’est pas perdu.
— Tu es différente cette année, juge Mia. Il s’est passé quelque chose ?
Je fronce les sourcils. Paul, qui vient d’entrer dans la cuisine, lance :
— Elle a rencontré quelqu’un, oui !
Paul peut être sacrément perspicace, quand il s’y met.
— Tu as rencontré quelqu’un ? fait Mia, se tournant vers moi en une volte-face fulgurante, pour me scruter d’un regard perçant par-dessus ses petites lunettes en demi-lune.
— Euh… j’en sais trop rien, balbutié-je, prise de court. Ça se pourrait. Je ne suis pas sûre.
— Le jeune homme de l’autre jour ? insiste Mia, qui elle non plus n’a pas son pareil pour renifler les embrouilles.
— Hein ? Mais pourquoi tu me demandes ça ?
— C’est lui, ou ce n’est pas lui ? attaque Mia.
Paul intervient.
— Tout doux, ma chouette.
— Elle a concédé que c’était le jeune homme de l’autre jour, non ? fait Mia, en se tournant vers Paul.
— Je suis juste là, m’agacé-je.
Mais c’est peine perdue, ils continuent sans moi.
— Ça se pourrait, admet Paul, mais je ne l’ai pas vu, moi. Tu veux l’inviter à déjeuner ?
— Paul ! Mia !
Rien à faire, ils ne m’entendent même pas.
— Demain, réfléchit Mia, on ne peut pas, on va à l’hôpital. Après-demain peut-être ? Le 27 ?
Paul hoche la tête et Mia se tourne vers moi.
— Le 27 à midi trente. Tu lui diras ou bien il faut que j’appelle le Bourg ?
Elle sort son téléphone portable et commence à pianoter sur l’écran, sans doute à la recherche d’un numéro de téléphone pour joindre le château.
— Hé ! Non. Je vais m’en charger. Je vais le faire tout de suite. Purée.
— Sois courtoise, gronde Mia.
Je maugrée pour la forme, et sors mon propre smartphone pour composer ma version du SMS de château.
VANESSA : Tu es invité à la ferme, à déjeuner, le 27 à 12 h 30 tapantes. Tu peux ? Tu n’es pas obligé.
VICTOR : Bien sûr que je peux. Avec grand plaisir. Qu’est-ce que je dois apporter ?
VANESSA : Rien. Désolée. Mia n’a pas voulu me lâcher jusqu’à ce que je t’aie invité.
VICTOR : Tu leur as dit qu’on était un couple ?
Toujours cette histoire de « synchronisation des montres », supposé-je.
VANESSA : Non. Mais ils se sont fait des idées tout seuls. Je ne sais pas pourquoi. Je suis navrée. Écoute, viens, je te protégerai de leurs ardeurs.
VICTOR : Haha. Je n’ai pas peur de ta famille. Juste de la mienne.
Il est probablement content d’échapper au Bourg, et en plus, notre bobard n’en sera que plus crédible. Je rempoche mon téléphone et me tourne vers Mia et Paul, qui attendent avec des expressions de joie et d’impatience vraiment dérangeantes.
— C’est bon, il sera là.
Leurs sourires s’élargissent avec la même jubilation et je lève les yeux au ciel.
— Vous vous faites des idées, je vous assure.
Le problème, le vrai problème, c’est que, dans un coin de ma fichue cervelle — un coin inaccessible à la raison la plus élémentaire — je commence bien malgré moi à me faire des idées moi aussi.
*
Fin du calendrier de l’avent
*
Oh la la, il s’en passe encore de belles dans ce livre. Le calendrier de l’avent est terminé, mais il y a encore plein de chapitres à lire. Spoiler, ils vont coucher ensemble dans quelques chapitres à peine. On en apprendra plus sur Vanessa. Et Irène n’a pas dit son dernier mot. Bref. Beaucoup de choses encore. Si vous décidez d’acheter le livre, vous trouverez tous les liens d’achat ici.
En attendant, je vous fais un affectueux check de pied sous le gui, et que la Providence vous apporte rires, aventures et amours !
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