Obsession : Chapitre 12

Tout ce qui précède est accessible ici ! et je continuerai à mettre un chapitre en ligne par jour jusqu’au 31/10. Si vous préférez lire tout le livre d’un coup, il est en promotion jusqu’au 31/10/2021, à 0,99 euro sur un bon nombre de plateformes.

Et voici le chapitre du jour…

12. JEANNE

Les mains de Louis ont glissé sous mon gros pull et sous ma polaire. Mes seins sont dressés et douloureux. Quand il les trouve, il pousse une sorte de gémissement dans ma bouche. Quand il les caresse avec la paume de sa main, je me cabre et m’exclame à mon tour dans notre baiser. Je sens son érection contre mon ventre et je ne pense qu’à une chose, me serrer contre lui, mais il s’écarte, hors d’haleine. Ses yeux me dévorent, me clouent sur place, puis se plissent dans une amorce de sourire qui les emplit d’une lumière d’or. Il me prend par la main et me guide jusqu’au petit canapé de tout à l’heure. Il m’assied tout au bord. Il défait ma ceinture, se rapproche pour descendre mon jean sur mes fesses. Ce n’est pas facile de m’enlever mon pantalon, il faut démouler mon postérieur imposant puis mes cuisses robustes. Sa respiration se fait rauque. Il caresse au passage ma culotte de cheval, visiblement captivé par ce qu’il découvre. Ses gestes sont devenus plus lents, presque recueillis, et un flot de pensées envahit mon esprit. Qu’est-ce qui me prend ? Je ne sais même plus lequel de nous deux est en train de se faire arnaquer par l’autre en cet instant précis. Moi, parce qu’il m’a prise au mot et qu’il a décidé d’exploiter mon moment d’égarement tout à l’heure, et les propos fous qui m’ont échappé ? Ou bien est-ce moi qui ne suis pas franche avec lui en jouant les innocentes, en prétendant qu’il ne vient pas de se produire quelque chose d’extrêmement bizarre ? 

Je suis arrivée ici avec une mission, dévoiler au grand jour une arnaque aux fantômes. 

Et maintenant, s’il fallait me montrer parfaitement honnête – ce que je n’ai pas forcément l’intention d’être – je devrais avouer que je commence peut-être à douter.

— Quoi ? demande Louis. 

— Rien, je n’ai rien dit. 

— Tu réfléchis, tu as des arrière-pensées et cela se voit. Parle-moi.  

Je pourrais lui avouer la vérité, que j’en suis presque à m’interroger. C’est probablement tout ce qu’il attend. Une petite brèche dans laquelle s’engouffrer. 

Mais je me méfie encore, alors, je pousse un grand soupir : 

— C’est juste que je ne suis pas tout à fait aussi conquise que toi par ma peau d’orange.

Il empoigne mes cuisses dans un geste d’une impudeur qui me fait rougir et qui laisse apparaître mon capiton dans toute sa gloire. 

— Ma parole, dit-il, tu ne te rends pas compte. 

Les pupilles dilatées, il fait descendre très doucement mon vieux jean informe le long de mes jambes, et c’est l’effeuillage le plus érotique auquel j’aie jamais participé. Il passe un doigt léger sur l’intérieur de ma cuisse et mon clitoris se met littéralement à vibrer. Je ne veux plus qu’une chose : que ces préliminaires aussi flatteurs qu’éprouvants trouvent leur conclusion naturelle. 

Mais non, il prend son temps pour m’enlever mes boots et mes chaussettes. Il me caresse de son souffle et j’émets un autre bruit étranglé. Il saisit mes hanches à deux mains et me tire vers le bord du siège. Puis il écarte mes jambes et m’empêche, d’une pression douce, mais certaine sur mes genoux ouverts, de les refermer. 

Je ne peux rien dissimuler. Il plonge son regard en moi et c’est aussi érotique que s’il y plongeait sa queue. Je me sens complètement nue et exposée. C’est comme s’il cherchait quelque chose, un trésor, une perle de sagesse, à cet endroit-là. Je ne crois pas qu’un type ait jamais considéré avec un tel sérieux cette partie de mon anatomie. Peut-être qu’à la campagne à force de côtoyer le bétail on est plus en prise avec les vérités brutes de la nature, mais personnellement, j’ai toujours eu du mal à comprendre la beauté que l’on prête à l’appareil féminin. Très franchement, je trouve la situation un peu ridicule et je commence à me tortiller, mal à l’aise. 

— Arrête de réfléchir, grogne-t-il. 

Je proteste. 

— Je ne suis pas en train de réfléchir. 

— Mais si. 

Je lutte un peu contre ses mains, par jeu, et il accroît la pression. Mon clitoris se gorge encore plus, si rien ne se passe dans la demi-seconde je vais probablement exploser.

La seule idée que nous puissions être interrompus à nouveau est terrifiante. 

— Je te préviens que si un fantôme… dis-je dans un soupir.

— Non, dit Louis, ça n’arrivera pas, parce que cette fois, je ne vais pas me laisser déconcentrer. Et maintenant, je dois te bâillonner pour que tu arrêtes de parler ? 

— Vu que tu me dis de me taire même quand je ne parle pas, je ne crois pas que ça soit particulièrement utile ni opérant. 

— Silence, femme. 

Il plonge un doigt en moi. Sans préavis. Je m’attendais à une sorte de cunnilingus poli, du genre le type qui rend hommage à la déesse en moi, mais non. Il est entré sans frapper. Je produis un autre borborygme inélégant. 

— Interdiction de refermer les jambes, dit-il.

En temps normal, je n’aime pas qu’on m’interdise quoi que ce soit, mais là, je vais faire une exception. 

Il sort son doigt avec une lenteur calculée et en faisant pression sur mon clitoris. Tous mes muscles se contractent involontairement pour me rapprocher de la source de ce plaisir. Un soupir bruyant m’échappe. Il m’attire à lui encore un peu plus, et quand sa bouche embrasse mon sexe, elle est tout sauf polie. Elle est sensuelle, goulue, c’est un baiser trop rapide qui me laisse à l’extrême bord du fauteuil et de l’orgasme. 

Quoi ? Non, ne t’arrête pas !

Ses mains montent à nouveau à mes seins, mais non, mes seins ne sont pas intéressants ! Continue, reprends là où tu en étais !

Il pince violemment mes tétons et je pousse un cri. Tout mon corps s’est mis sous tension d’un coup, c’est comme s’il avait appuyé sur un interrupteur secret et que le monde entier était passé en technicolor. 

Il poursuit sans se presser, mais ses mains tremblent légèrement quand il saisit la capote que je lui donne. (Avec une pensée reconnaissante pour Alexia et son cadeau optimiste.) 

Il est pile à la bonne hauteur et sa queue se glisse en moi comme si c’était parfaitement naturel qu’elle impose son chemin entre mes chairs, qu’elle aille remplir ce vide qui n’existait pas il y a cinq minutes. Il attrape mes fesses à pleines mains, sans délicatesse, et me presse contre lui, fort. Il entre très profondément et je me sens gagnée par cette nostalgie qui s’accroche à moi depuis le début de la soirée. Nous restons comme ça un instant. Puis il se retire, très doucement, le regard un peu distant et dur, c’est bien sûr une idée absurde, mais j’ai la sensation qu’il jouit de mon désarroi lorsqu’il me laisse. Pourquoi tarde-t-il tant à revenir vers moi ? Je suis prête à supplier quand il s’imprime à nouveau en moi tout en malaxant mon fessier sans ménagement. C’est presque désagréable. Mais au bout de quelques instants de ce traitement cavalier, il s’arrête, se retire et se lève. 

— Viens, dit-il. 

Il s’allonge devant le feu. 

Je le regarde, interdite. 

— J’attends, dit-il. Tu devais venir t’empaler sur ma queue ? 

L’entendre ainsi évoquer ce fantasme dont je ne suis même pas sûre d’être l’auteure m’électrise des doigts de pieds à la racine des cheveux. J’ai du mal à ne pas trembler quand je me lève et je m’avance doucement vers lui. Il me regarde, je suis complètement nue, mais si près du feu, que je n’ai pas froid. 

J’ai une impression de déjà-vu. Je suis certaine que je vais lui faire quelque chose d’irréversible, que je vais le briser. 

Je m’arrête, indécise. 

— Un problème ? demande-t-il.

Son sourire est assez éloquent pour faire fondre toute forme de réticence. Pour toute réponse, je m’approche de lui et j’enjambe son corps avec une attitude que j’espère conquérante, puisque je suis censée me poser en amazone. Je m’entends ordonner d’une voix inhabituelle, trop rauque, trop basse, aux inflexions trop longues pour être totalement mienne : 

— Ne t’occupe pas de moi. Je vais tout te prendre et quand tu seras si pantelant que tu ne te rappelleras même plus de ton nom, je te laisserai peut-être jouir. 

J’écarte les jambes pour le monter en mode rodéo, avec beaucoup de contrôle dans les cuisses. Il tente de toucher ma poitrine, mais j’immobilise ses mains à mi-hauteur. J’utilise les muscles de mes jambes pour me soulever et me laisser redescendre très lentement sur lui. Ses yeux sont mi-clos et sa respiration, lourde. Parfait. Je m’arrête. 

— S’il te plaît, dit-il. 

J’approuve :

— Oui, ça me plaît que tu demandes poliment. 

Du coup, je lâche ses mains qui viennent se river sur mes seins. Je préviens : 

— Pas de blague. 

Ses doigts s’emparent de mes tétons et il me fait comme tout à l’heure cette prise de catch érotique qui oblige tout mon corps à se tendre à bloc. Je gronde : 

— J’ai dit, pas de blague. 

Je me baisse pour prendre appui sur mes bras et je m’éloigne, ne laissant entre nous que l’ébauche d’un point de contact. J’ordonne : 

— Caresse-moi. 

Il ne se fait pas trop prier. Je ne peux pas résister et redescends de mon perchoir avec un long soupir d’aise, mais pas assez vite à son goût. Il s’arque et piaffe sous moi. 

— Tu n’es pas satisfait ? Raconte-moi ce que tu vas me faire quand tu ne pourras plus te contrôler. 

Je continue à me balancer tranquillement d’avant en arrière. Je ne suis plus très loin de l’orgasme. 

Ses yeux clairs s’obscurcissent encore. Il répond d’une voix rauque : 

— Je vais te faire rouler sur la pierre et t’écraser sous moi. Tu pourras trouver cela rude et protester, mais j’aurai perdu la tête par ta faute et je n’entendrai plus rien quand je replierai tes jambes contre mes épaules et que je m’enfoncerai en toi jusqu’à la garde, encore et encore, sans que tu puisses rien y faire. Ne compte pas sur moi pour être délicat. Je vais te fouiller et te ramoner jusqu’à ce que tes nerfs me supplient d’arrêter, et même alors, je ne te laisserai pas partir. 

Mon corps se met à trembler. Je ne sais pas lequel de nous deux perdra les pédales le premier, mais je veux continuer à jouer. Je passe ma langue sur mes lèvres et mon doigt, tout doucement, sur ce renflement timide qui me sert de poitrine. Mon sein se dresse sous son regard, dur et sensible. Je gémis. Ses yeux sont noyés d’ombre à présent et je l’ai dépouillé de son sourire charmeur. D’un coup de reins il me renverse. 

Il vient d’annoncer la couleur, et pourtant, je ne suis pas du tout préparée. Ceci n’est pas une simple partie de jambes en l’air. Sa présence m’envahit, tous mes sens sont submergés et saturés. C’est trop intense ; je crie. Il me regarde, la mine satisfaite, comme pour me dire, « je t’avais prévenue », mais quand nos yeux se croisent son expression change et trahit la surprise, le ravissement, la peur. Il ne s’arrête pas et d’ailleurs, je ne le supporterais pas. Je veux qu’il continue, il n’a pas le droit de laisser tomber maintenant. Il y a un passage à franchir, qui doit m’emporter vers quelque chose d’important. Je n’ai plus d’esprit à proprement parler pour analyser la situation, je n’ai plus que des pores et des synapses pris dans le feu croisé des sensations, un bombardement ininterrompu et terrifiant. Je crois que je crie des encouragements inintelligibles, des menaces, et des prières, et des ordres probablement, mais rien de tout ce que je dis n’a d’effet sur le cours des événements. Il entre et entre encore en moi, il se fraye un chemin pour nous deux vers l’autre côté. Puis tout explose et ce qui sort de mon corps pantelant, je n’ai pas de mots pour le décrire.

La suite demain ! Ou bien ici.

Commentaires fermés sur Obsession : Chapitre 12